Je trouve que, avec de plus en plus d'expérience en
français, je développe une nouvelle personnalité. Il est intéressant de voir
les deux côtés qui apparaissent : l'ancien, avec l'objectivité anglo-saxon et
le nouveau, avec le zeste et le style subjectif français. Mais il est important
de connaître les origines de ces deux modes de penser et les facteurs de leur
développement.
D'un côté j'ai les pensées d'un anglophone américain qui me
sont venues à l’esprit quand j'avais un tout petit âge. Ces pensées apportent
avec eux beaucoup de connotations sur beaucoup de choses et, puisque j'avais
autrefois de gros problèmes d'anxiété sociale, leurs traces sont encore
présentes. En anglais je me souviens des fois où j'ai été puni, discipliné,
corrigé, où j'ai eu des disputes et où j'ai hurlé des insultes et tout ça
pendant que je sentais une anxiété dans moi, d'avoir tort ou de ne pas faire la
bonne chose. Bien sûr qu'il y avait de bonnes expériences aussi : ma
graduation, mes prix dans des compétitions, etcétéra. Mais ce qui est important
ici, c'est que j'ai passé la plupart de mes malheurs d'enfance ou au lycée en
anglais, alors j'ai une vue du monde un peu plus pessimiste ou réaliste en
anglais.
De l'autre côté, j'ai les pensées d'un étudiant de langue
française qui n'a jamais eu trop de problèmes dans mes cours de français, qui
n'a jamais été ni puni, ni discipliné, ni corrigé (de manière émotionnelle ou
personnelle - juste de manière linguistique ou factuelle) en français. J'ai
voyagé trois fois pour étudier le français, ceux qui ont été parmi les
meilleures expériences de ma vie. Et les professeurs et les francophones ont
été si accueillants et si compréhensifs pendant tout ce temps. Je n'ai pas
encore eu le temps de vraiment parler à ceux qui m'insulteraient en français et
non plus à des gens très désagréable. Alors je n'associe le français qu'avec
les bonnes choses et je me sens beaucoup plus à l'aise en m'exprimant contre
l'avis de quelqu'un, ou en soutenant l'avis de quelqu'un d'autre.
La meilleure chose d’étudier le français, c'est qu'enfin
mes tendances francophones influencent mes tendances anglophones et vice versa
et j'arrive à voir mes pensées de différentes directions. Et vraiment, on
aurait tellement de mal à trouver quelque chose de plus précieux que le pouvoir
de voir ses propres pensées intimement de plusieurs angles et de pouvoir les
modifier pour le mieux. C'est pour cette raison, parmi autres, qu'il faut
étudier les langues et c'est pour cela que j'aime étudier les langues.
No comments:
Post a Comment