30 June 2014

Mes rêves dans la vallée


Depuis que je suis arrivé dans la vallée, mes rêves sont très vifs. À l'instant où je pique du nez dans le minibus ou fait une sieste sur une colline pendant une randonnée, un rêve commence comme s'il n'y avait pas de transition entre lui et la vie réelle. Je peux m'en souvenir clairement, comme s'ils étaient des événements qui se sont en fait passés. Il n'est jamais comme ça dans mon lit à la maison. Effectivement, tout cela provoque une certaine confusion; il y avait plusieurs fois que j'ai dû m'assurer que quelque chose dont je me souviens très bien s'est réellement passée. Mais j'aime bien cette confusion. J'essaie d'écrire ce que je peux me souvenir de mes rêves, pour mieux comprendre ces impressions, ou au moins pour les garder et en puiser de l'inspiration, comme on en ferait avec un souvenir précieux. Il semble être un exercice de l'imagination. Tout au long de la journée quand je semble plongé dans une rêverie, souvent j'essaie de deviner plus profondément où mon imagination m'avait emmené la veille. En y repensant, c'est assez “Mittyesque”, d'un sens. Mais plutôt que les désirs malheureux de l'héroïsme que Walter Mitty—l'homme qui, dérobé par ses grand fantasmes, était détaché rêveusement de sa propre vie—a imaginé, je me sens plus en accord avec des idées des surréalistes, qui a essayé, sous l'influence des autrefois nouvelles idées de Freud, de laisser le royaume de rêves infiltrer leurs vies et leurs esprits créatifs. Ça, c'est une idée qui m'a toujours influencé, l'une de laisser l'imagination devient un lien commun entre la vie consciente et le monde secret de l'esprit, le subconscient. Leur pratique de « écriture automatique », tandis que je crois (contre André Breton, le père du mouvement surréaliste) qu'on doit peaufiner l'écriture si c'est à devenir un œuvre de valeur ou de lisibility, est un exercice de deviner l'imagination. J'essaie cet exercice souvent dans mon petit cahier en réfléchissant sur mes rêves et je pense que ça fasse des pensées, des images, des impressions spontanées qui deviennent les idées poétiques.

Je pense que ce confluence de mes rêves et mes pensées conscientes m'a aidé pas seulement avec les poursuites créatives, mais aussi avec mon immersion dans la langue française. Il y avait plusieurs fois ici que, quand quelqu'un entre la chambre dans laquelle je m’endormis et puis parle, cette personne entre aussi mon rêve. Quand ça se passe, je généralement dis quelque chose bizarre de mon sommeil, qui est amusant ainsi que confondant pour mes amis. Mais àpres deux semaines, j'ai commencé à entendre et souvenir des paroles françaises de mes rêves, et les choses bizarres que je dis sont maintenant souvent des bizarres choses en français ! Rêver dans une autre langue, c'est quelque chose que je n'ai jamais imaginé.

Dans la plupart des scènes de mes rêves, la distribution des rôles est joué par mes compagnons qui m'entourent pendant ce voyage. Il n'y a jamais le groupe entier mais cinq ou six d'entre nous, choisis au hasard. Tard dans la nuit, nous réalisons une version mythifiée de nos voyages précédents. La nuit après notre visite à La Maison du Bois, nous étions dans une forêt mystique, tentaculaire et drapé d'un brouillard épais et éclatant, flottant et cherchant quelque chose de non-spécifié. Pendant qu'on était à Paris, j'ai fait des rêves qui se passait dans la ville, animés avec tout l'émerveillement électrique et l'énergie nerveuse de la ville, encore cherchant, poursuivant quelque chose à travers les métros et les rues labyrinthines. Mais moins souvent, je rêve que je suis encore à la maison, mes amis et la famille parlent français même mieux que moi, avec leurs propres expériences et impressions de France.

Je ne sais pas pourquoi mes rêves sont si prononcés ici... mais la raison pour laquelle ils sont si difficile à différentier des événements du jour semble claire. C'est parce que nous sommes plongés dans une paysage qui ressemble toujours un rêve. Tôt du matin, à l'instant de réveillant de nos propres rêves, on descend pour manger le petit-déjeuner. Regardant vers la fenêtre, on voit soit le ciel clair, la montagne fière, debout haute et incontesté contre le bleu brillant, soit la même montagne enveloppée d'une robe sombre de brume, toute couverte de ses épaules mais sa tête encore visible. Peut-être ce n'est pas aussi fantastique pour les gens qui viennent de la région, parce qu'ils ont été élevés dans ce paysage magique. Probablement mes proches ne sentent pas la qualité onirique dans les photos qu'ils voient, mais pour moi c'est vraiment quelque chose qui, comme un rêve, ne peux jamais être complètement saisie d'une image. C'est plutôt l'impression, ces impressions qui me coupent le souffle chaque jour, que l'image qui donne le sens de émerveillement, qui a le pouvoir de faire rêver.  

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