À Paris
Je voyais les grands bâtiments impressionnants. Je voyais
les touristes avec leurs chaussures de tennis, leurs yeux ouverts et leurs
« selfie sticks ». Je voyais tout le monde.
J’entendais les sirènes des ambulances et des voitures de
police—« la chanson de la ville de Paris ». Je marchais au milieu des
parisiens qui parlent bruyamment des affaires au téléphone. J’entendais les
voix insistantes des vendeurs qui me demandaient d’acheter les souvenirs. Dans
le métro, je n’entendais rien sauf le mouvement et les annonces du train.
Je sentais l’eau de la Seine. Je sentais le pain qui est
vendu dans les boulangeries. Je sentais la fumée de cigarette, la fumée des
voitures et partout je sentais l’urine. Je sentais une rose—un cadeau d’un
parisien qui m’a demandé un baiser.
Je buvais beaucoup d’eau entourée par les bouteilles
plastiques. Je goûtais le fromage fort à la Rue Daguerre et le couscous de Chez
Bébert. Je goûtais l’odeur dense de moisi du métro.
Mon corps entier a touché le corps d’un homme inconnu
dans le métro. Nous nous connaissions bien l’un l’autre à ce moment là, mais je
ne lui ai pas parlé. Je touchais les rampes des ponts au-dessus de la Seine et
le ciment était froid. Je touchais les plans de la ville pour trouver mon
chemin.
À Barcelonnette
Je vois les montagnes majestueuses et impressionnantes.
Je vois beaucoup d’arbres verts et de petites fleurs jaunes, bleues, roses et
blanches. Je vois les rivières bleues et claires. Je ne vois presque personne
dans la compagne et sauf mes camarades, la nature m’accompagne.
J’entends les oiseaux qui se disputent. J’entends les
« g »’s durs à la fin des mots.
J’entends la chanson des loups des montagnes. J’entends une langue
étrange qui de plus en plus devient moins étrange.
Je sens l’air clair. Je sens la bonne nourriture et les
couvertures chaudes à Jean Chaix. Le parfum de la pluie est dans l’air. Je sens
le confort et les pieds qui se sont beaucoup promenés.
Je bois de l’eau fraîche. Je bois du vin à chaque
dîner. Je goûte la glace avec la tequila et le melon avec le jambon cru.
Les repas sont vénérés et le goût encore plus.
Je tiens un bol à deux mains pour boire du thé chaud
chaque matin. C’est chaud mais ça me tranquillise. Je fais la bise à toutes les
personnes que je rencontre et je touche leurs joues froides avec les miennes.
Il fait froid, mais Barcelonnette est toujours chaleureux.
J’aimais bien Paris, mais je me sens vraiment heureuse
ici dans la compagne.
~Em
No comments:
Post a Comment